Italie/Irlande/France, 01h58
Avec Sean Penn, Frances McDormand, Eve Hewson...
Cheyenne, ex-rockstar américaine au look gothique (qu'il continu à arborer à 50 ans, comme dernière et ultime marque de son passé dans la musique, lui qui ne chante plus) qui vit à Dublin repart aux état-unis pour retrouver le bourreau qui a torturé son père à Auschwitz.
Dernier long-metrage du réalisateur italien de Il Divo, prix du jury à Cannes en 2008, il est tout naturel que This Must Be The Place soit également à Cannes cette année. Car ce film est véritablement né à Cannes : lorsque Sorrentino reçoit en 2008 le prix du jury des mains de Sean Penn (alors président du jury), Sean Penn lui confie qu'il rêverait de tourner avec lui. 2 ans plus tard, Sorrentino revient à Cannes avec un film dans lequel on trouve Sean Penn dans le rôle principal.
Et quel rôle ! Sean Penn est totalement méconnaissable sous les traits de Cheyenne, cette gothic-star faisant diablement pensé au chanteur de Cure, Robert Smith. Et ce n'est pas uniquement le maquillage qui fait ça, car Sean Penn est totalement transformé dans sa voix et ses gestes, à la manière d'un Johnny Depp, et nous à ainsi offert une performance d'acteur digne d'un prix d’interprétation, si la concurrence n'était pas si dure cette année là.
Outre la remarquable prestation de Sean Penn, le film est également fabuleux par sa mise en scène sublime, rappelant The Big Fish de Tim Burton ou certains films des frères Cohen. Sans jamais être pathétique, ce road-movie très drôle nous fait suivre ce personnage si riche qu'est Cheyenne, sa rencontre très brève avec de nombreuses situations et de nombreux personnages esouvent allegoriques et toujours très travaillé, à travers les magnifiques paysages du sud-ouest des états-unis.
Un très bon film donc, sublimé par une mise en scène grandiose, une image proche de celle du The Big Fish, et une direction d'acteur digne des frères Cohen font de ce film mon coup de cœur de ce 64ème festival de Cannes.