dimanche 3 octobre 2010
Wall Street, l'argent ne dort jamais
De Oliver Stone, Etats-Unis, 2h16
Avec Michael Douglas, Shia LaBoeuf...
Sortie le 29 Septembre 2010
Plus de 20 ans après le premier, Oliver Stone offre une suite à son Wall Street. C'est l'histoire, sous fond de crise des subprimes (2008), d'un Gordon Gekko sortant de prison après 20 ans pour délit d'initié. Il rencontre un jeune trader, Jacob Moore (Shia LaBoeuf) qui veut se marier avec sa fille. Les deux hommes font un marché (un "deal") : Moore veut venger son ancien mentor, victime de magnats de la finance, Gekko veut se réconcilier avec sa fille. Mais Joseph Moore apprendra à ses dépends qu'on ne passe pas de marché d'entraide amiable et équitable avec Gordon Gekko...
Ce nouveau Wall Street n'est pas un mauvais film. D'abord, nous avons le droit à de très beau rôles (si Michael Douglas reste fidèle à lui même et excelle dans ce rôle de financier à double face, Shia Laboeuf est également très bon, et tient sûrement le meilleur rôle de sa carrière à l'heure d'aujourd'hui), mais aussi à de très bon personnages : Joseph Moore est l"archétype sans être le cliché du jeune trader dans le vent et propre sur lui, façon Jérôme Kerviel, tandis que Gekko est le parfait financier véreux, adepte de gros cigares, mais qui pour autant ne laisse rien transparaître.
Tout cela, ainsi que la représentation de cet univers très fermé de la finance mondiale est parfaite. La preuve en est d'une très bonne étude documentaire d'Oliver Stone sur le sujet.
Là où le film néanmoins déçoit, c'est qu'on ne sait jamais s'il on a à faire à un film très grand public, ou à une réflexion pointue sur le domaine de la finance lors du krach de 2008. Car Oliver Stone alterne avec maladresse montage ultra-rythmé et fantaisiste (surtout lors des transitions, ce qui lui apporte un aspect "pub" pas vraiment bienvenu) ainsi que scénario très convenu (les difficultés de la vie de couple, et les problèmes familiaux père/fille, traités de plus d'une manière archi classique, déjà trop souvent vu et revu par le cinéma américain) avec discours très complexe sur les flux et reflux du monde de la finance d'une très grande perméabilité pour les non initiés.
Bref, ne sachant jamais dans quel registre jouer, le film d'Oliver Stone perd beaucoup de sa force. Dommage, c'était à moitié réussi.
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