samedi 22 janvier 2011

We Are Four Lions

De Chris Morris
Royaume-Uni, 01h41
Avec Riz Ahmed, Arsher Ali, Nigel Lindsay...
Sortie le 8 décembre 2010

La grande peur de notre époque est certainement celle-là : la peur de la menace terroriste. Combien de fois des gares ont-elles été bloque pour cause de (fausse) alerte à la bombe ? Combien de sacs fouillés à l'entrée des théâtres ou des médiatique ? Oui, la France à peur, comme disait Roger Gicquel dans les années 1980. Et pas que la France, tout le monde occidental vit dans le frisson constant d'une éventuelle attaque.
Parler de terrorisme au cinéma est une chose difficile, peu de réalisateur osent s'y attaquer, alors envisager le terrorisme d'un point de vue comique, c'est de l'ordre de l'impensable ! Pourtant Chris Morris, ex-animateur satirique de télé, la fait. Il fallait être anglais pour oser ça, et c'est donc dans la fière veine montypythonesque que Morris voit la chose. We Are Four Lions est donc un vrai film anglais, au sens le plus noble du terme. Les gags sont de tout niveau, il y a du premier degré brut et du plus subtil, mais c'est globalement très drôle, du moment qu'on aime l'humour absurde et un brin provocateur dont en ont l'art ces chers anglais.
L'idée est donc, quoi qu'en dise ses détracteur, attaché au politiquement correct comme à une corde de survie, terriblement génial de part son original, mais aussi car elle bouscule les mentalité quand à la peur du terrorisme. Les dialogues et les situations comiques, sans être révolutionnaire ou vraiment mémorables sont assez sympathiques, on ne s'ennuie pas et on rit même beaucoup, mais c'est vrai que ça n'a pas la force d'un Monty Python (à nuancer tout de même : certains passage, comme la scène d'ouverture où ces terroristes de pacotille font une vidéo de menace type Al-Quaida, ou certains autres passages sont vraiment désopilants)
La où le film pêche un peu toutefois, c'est dans la photographie : dans la veine de cette (insupportable) nouvelle mode, ça se veut "documentaire" (ou reportage plutôt). Certes, le côté "image brut", sans grand étalonnage est vraiment intéressant. Mais par contre, la caméra ne cesse de zoomer, de dézoomer, et de se déplacer dans tous les sens sans raison. On a très vite la nausé, d'autant qu'on ne comprend pas l'intérêt, puisque la caméra n'est pas dans ce film un personnage (comme elle l'est dans Le Projet Blair Witch ou dans Cloverfield). D'accord un pied ça coûte cher, mais quand même.
Bref, un très bon film, un vrai divertissement intellectuel, car il ne nous détache pas de la réalité, mais qui aurait mérité vraiment un meilleur traitement

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