De Rodrigo Cortés,
Espagne, 01h35
Avec Ryan Reynolds, Robert Paterson, José Luis Garcia Pérez...
Sortie le 3 Novembre 2010
Il existe deux sortes de très bons films : les très bons films à univers, qui développent tout un imaginaire qui nous emporte et dont on rêvasse encore dessus bien après avoir vu le film (comme Le Seigneur des Anneaux) et les films chocs, qui nous font l'effet d'une claque, et dont on ressort de la salle, l'esprit encore embrumé par ce que l'ont vient de voir. Des films qui nous changent, qui nous transforment, qui nous marquent. Buried fait partie de cette deuxième catégorie.
Bien sûr, le film ultra-claustrophobique de Rodrigo Cortés, qui appartient très certainement à ce nouveau cinéma espagnol d'influence certes américaine mais qui révolutionne le genre du film d'angoisse - à l'instar de L'orphelinat - n'est pas exempt de défauts : on peut y voir, en cherchant bien, quelques invraisemblances - et encore, cela se discute - ou que l'action n'est parfois qu'une succession d'évènement qui ne dépendent pas des autres (mais c'est rarement le cas), mais qu'importe, car Buried nous plonge dans une telle angoisse, nous prend à la gorge, littéralement.
Tout d'abord car tout le film se déroule dans ce minuscule cercueil où l'on ne peut que se tenir couché (c'est un cercueil de taille standard). Même les moins claustrophobes se sentirons mal à l'aise, car le film est si prenant qu'on a l'impression d'y être, nous aussi, dans ce cercueil.
Le héros, Paul, camionneur civil sous contrat avec l'armée envoyé en Irak se réveille enfermé dans cette boite. Avec lui, simplement un Zippo, un téléphone portable en arabe à demi rechargé, et 90 minutes d'oxygène.
Comment va-t-il faire pour s'en sortir ? Et surtout, comment le réalisateur va-t-il faire pour rendre ce film d'une heure trente-cinq intéressant ?
Et bien, tout d'abord, d'un point de vue formel, Rodrigo Cortés use de "points de vues impossibles" mais néanmoins très intéressants et qui ne perturbes pour autant pas du tout le réalisme du récit et qui sont parfois simplement nécessaires, parfois une vraie volonté esthétique.
D'autre part, du point du vue du récit, il se passe constamment quelque chose, ce qui fait comme je l'ai dis, que l'on est constamment tenu en halène. Le téléphone portable bien entendu, puisque qu'il permet de communiquer avec l'extérieur, permet la plus part des actions - certains diront qu'il y a là de la facilité scenaristique - il n'est plus vraiment "tout seul" du coup - pour ma part je ne lui en tiendrai pas rigueur : ça permet également de se poser d'autres questions bien stressantes (Qui est à l'autre bout du fil ? Ou est cette personne ? Etc.)
Un très bon premier film donc pour Rodrigo Cortés (qui a toute l'originalité et la force des premiers films - espérons que comme beaucoup il ne se "standardise" pas trop par la suite, victime de son succès et des majors), ainsi qu'un rôle vraiment mémorable pour Ryan Reynolds, acteur de series et personnage secondaires de films assez inégaux (Mi$e à prix; La proposition; X-men Origins : Wolverine; etc.)
Un film qui marquera aussi les esprits, car même si la thématique de l'enterrement vivant à déjà été abordés plusieurs fois dans des films le temps d'une séquence (Kill Bill vol. II), mais jamais pendant 1h35 sans jamais nous montrer l'extérieur, et ce tout en faisant un film riche en rebondissements. C'est très fort.
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