De David Fincher, Etats-Unis, 02h00
Avec Jesse Eisenberg, Justin Timberlake, Andrew Garfield...
Sortie le 13 Octobre 2010
L'histoire, on la connais presque tous tant le film à fait parler de lui ces derniers temps : celle de la création du gigantesque réseau social (social network) Facebook, vu à travers son créateur, le charismatique nerd, Mark Zuckerberg, joué ici par un habitué de ce genre de rôle (Bienvenue à Zombieland, Adventureland,..) : Jesse Eisenberg, qui tient là très certainement le plus grand rôle de sa vie, du moins à l'heure actuelle. Car tout le film tourne autour de ce personnage de Mark Zuckerberg, véritable Citizen Kane de l'ère geek, et de toute l'histoire du terrifiant et génial site internet qu'il conçoit, de Facemash - site internet créé en une soirée par un Zuckerberg saoul et fraîchement célibataire afin de voter pour la fille la plus belle du campus (toute la puissance nerd - et le cliché peut-être aussi - de ce brillant mais introverti étudiant d'Harvard est là) - à Facebook, la plus grande communauté du Monde, tout cela à travers 3 procès parmi de nombreux autres dont fut inculpé Zuckerberg (tout cela relaté dans un montage alterné passé/présent très intéressant). Mais alors, Mark Zuckerberg, gentil ou méchant ? Voyou, génie ou traître ? Les trois peut-être, mais surtout milliardaire, comme le précisait une des deux affiches - qui sont géniales de sobriété et de force : un gros plan sur le visage d' Eisenberg/Zuckerberg placardé des mots voyou - génie - traître - milliardaire). Au fond, c'est certainement au spectateur de se faire une opinion sur Zuckerberg : le personnage n'est pas manichéen, il fait beaucoup de coups bas et se comporte parfois en vrai salaud, mais au fond, il semble aussi un peu victime du système qu'il a créé et qu'il ne contrôle plus tout à fait.
Mais ce film peut-il avoir un attrait pour les néophytes totaux de Facebook ? Tout à fait, car c'est avant tout une fresque géniale qui dépeint toute une époque, et parle d'autre que de Facebook, comme le fonctionnement d'une grande université américaine et ses club pour étudiants, le bizutage, etc.
De plus, Fincher ne parle pas ou très peu du fonctionnement même de Facebook. Ceux qui savent tant mieux, pour les autres ce n'est pas grave : ça n'apporte rien de plus au récit.
A travers ce film qui est plus qu'un simple biopic, Fincher réussit l'exploit de nous parler de quelque chose d'à priori aussi cinématographiquement barbant que la naissance de Facebook d'une façon totalement captivant à travers une mise en scène qui fascine où les dialogues sont omniprésents : dès la première séquence le ton est donné : champs/contre-champs extrêmement rapide, dans lequel on ne nous explique pas de quoi il est question, ce qui fait qu'on met un certain temps à comprendre qui ils sont (En l'occurrence Zuckerberg et sa - future - ex-petite amie) ni de quoi il parlent. Il fallait le faire, ouvrir un film comme ça. Et pourtant c'est génial, et ça installe tout de suite une certaine ambiance.
On pourrait peut-être simplement reprocher à Fincher de ne pas parler de ce que représente Facebook dans la société actuelle - à la fin du film, on a qu'une seule envie, c'est d'aller s'inscrire !
Mais le but de Fincher n'était pas là : on en voit tout le temps des articles dans les journaux qui critiques Facebook et sa dictature. Mais ce n'est pas un film sur le Facebook d'aujourd'hui. C'est un film sur sa création et surtout sur le personnage de Mark Zuckerberg.
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